JOHN LAW MANAGEMENT CONSULTANTS
L’ascension irrésistible de la Gestion des Risques au sein des entreprises s’avère une aubaine pour les managers paresseux. Désormais il suffit, après avoir somnolé pendant toute une présentation, de lever le doigt et de demander, le sourcil froncé « Vous êtes sûr que toutes les sources de risque sont maîtrisées? ». Quelque que soit le sujet discuté, l’effet est garanti, et on acquiert facilement la réputation d’une personne œuvrant avec une vigilance sans faille dans l’intérêt de l’entreprise.

Pourtant, la Gestion des Risques existe depuis toujours et dans certains métiers - le BTP, par exemple - elle s’inscrit au cœur même de la pratique de gestion de projet. Malheureusement, tout le monde n’a pas gardé aussi fermement les pieds sur terre. La conviction qu’il suffisait de poursuivre un objectif avec acharnement pour l’atteindre a souvent fleuri dans l’atmosphère raréfiée des étages de Direction et des Comités de Pilotage - des lieux où les réalités opérationnelles étaient obscurcies par des tableaux de bord. Dédier du temps et de l’énergie à imaginer l’échec était vu par certains comme le meilleur moyen de l’attirer. (La mode – qui prévaut toujours aujourd’hui - de recourir à des coachs sportifs pour ajuster la mentalité des dirigeants peut en partie expliquer cette superstition).

Toutefois, le monde des affaires n’étant pas plus résistant aux effets de mode que les autres, les approches décriées hier peuvent vite devenir les bonnes pratiques d’aujourd’hui. Dans l’ère d’Enron et de Sarbannes-Oxley la Gestion des Risques déferle sur tous les secteurs, aussi triomphale que la Démarche Qualité à son époque. Elle marque sa route de la même façon: la création d’une bureaucratie dédiée, qui tourne vite à un sacerdoce impitoyable dans l’adoration du Dieu qui lui est propre; la rédaction de vastes tomes de règles de gestion et de procédures, tout aussi impénétrables que des écrits sacrés; et une contribution à la sécurité et à la performance de l’entreprise qui n’est que passagère, sinon trompeuse.

Malheureusement ce qui se passe actuellement pour de bonnes pratiques dans la Gestion des Risques concerne surtout l’établissement d’une piste d’audit : seule compte la capacité de démontrer qu’un système de maîtrise est en place; contourner ou déminer des risques réels devient secondaire (entre autres, parce que de telles réussites sont souvent invisibles).

Chez John Law nous ne croyons pas en l’utilité de démarches administratives et pointilleuses dans le domaine de la Gestion des Risques. Nous adoptons l’approche inverse: une démarche sélective se focalisant sur l’identification de risques prioritaires (selon la formule classique: probabilité X impact) afin de les analyser en profondeur. Nous croyons qu’un gestionnaire de risque doit lui-même prendre des risques, suivre ses instincts et poursuivre des pistes avec la détermination d’un détective sur les pas d’un suspect furtif. Nous n’avons pas peur de dire qu’un gestionnaire de risque doit avoir l’œil et que sa méthodologie n’est que secondaire. La bonne combinaison d’imagination et d’analyse, appliquée avec discernement, est la clé de la réussite. Perdre notre énergie et le temps de nos clients à adopter une démarche qui se veut exhaustive - et qui revient à ressasser compulsivement et à répétition les mêmes questions, le tout accompagné d’une trace écrite qui ne servirait qu’à prouver notre propre diligence - nous semblerait impardonnable. A travers la Gestion des Risques nous cherchons à créer un terrain propice à la réussite - pas un argumentaire qui sauverait l’honneur en cas d’échec.


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